Patrick Bouchain

Marc Sanchez : Vous avez fait appel à Patrick Bouchain et à Loïc Julienne pour vous assister techniquement dans le développement de votre projet. Ce n’est pas la première fois que vous travaillez avec eux, comment se sont établis ce dialogue et cette collaboration ?

Daniel Buren : Comme vous le savez, depuis la Biennale de Paris de 1985, j’ai travaillé sur un grand nombre d’œuvres avec Patrick Bouchain. Notre dialogue a donc déjà plus d’un quart de siècle et il n’a jamais cessé, que nous travaillions ensemble ou non. Il regarde mes travaux, je regarde les siens et, parfois, il m’invite à y participer ; je fais de même avec certains des miens. Pour MONUMENTA, nous continuons donc nos échanges et, comme toujours, c’est très fructueux. Patrick Bouchain a un œil remarquable et un sens critique extrêmement aiguisé. Ce sens critique me sert de garde-fou. Si j’ai plusieurs projets différents et que je suis très hésitant sur la qualité des uns par rapport aux autres, il va très vite analyser tout cela et me pousser vers celui qui sera le plus riche, le plus direct et le plus complexe à la fois. Comme il l’a souvent dit lui-même, Patrick Bouchain sait être un assistant, et il fait cela avec talent – qualité extrême quand on est soi-même un grand créateur. C’est même le meilleur « assistant » que l’on puisse imaginer. Il connaît toutes les difficultés administratives et questions de sécurité qui pourraient empêcher une belle idée d’être réalisable, et il est donc capable, dans un premier temps, de vous mettre en garde et de vous éviter de vous fourvoyer dans des voies impossibles. De plus, il sait, sans perdre de vue l’essentiel, vous guider pour trouver toutes les solutions possibles et éviter les pièges de tous ordres.