© Daniel Buren / ADAGP, Paris
Affichages sauvages, 1968
En 1968, Daniel Buren, sans atelier, ni galerie, investit directement la rue. Il fait imprimer des bandes alternées sur des feuilles de papier qu’il colle sur des panneaux publicitaires. Pour le moins déroutants, ces affichages sauvages imposent, au milieu des slogans politiques divers, images publicitaires aguicheuses et messages accrocheurs, leur neutralité, leur absence de signature et leur apparente absence de signification, jusqu’à être à leur tour recouverts. Un signe mécanique et répétitif, qui détonne dans ce contexte et interpelle. C’est avec ces affichages dans la rue que l’artiste met en œuvre ses théories sur l’indissociabilité du travail et du lieu. Parfois, une autre réalité est dévoilée : Daniel Buren est arrêté pour affichage sauvage en Suisse, à Berne pendant l’exposition « Quand les attitudes deviennent forme », exposition où il n’était pas invité, et passe brièvement par la case prison. La liberté de l’artiste ne serait-elle donc envisageable qu’au sein du musée ?