François Olislaeger, illustration pour Libido Sciendi

© François Olislaeger

SPECTACLE

Pascal Rambert

Jeudi 7 juin, 21h15 - Vendredi 8 juin, 21h15 - Samedi 9 juin, 21h15

« Libido sciendi »

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Deux danseurs entrent en scène, se dévêtent et se fondent dans un baiser ; cette ouverture est le prélude d’un accouplement chorégraphique : deux corps nus sous la lumière, sans accompagnement musical autre que les respirations et le dialogue sonore des peaux.
Violence de l’art qui touche l’humain sur le lieu même de son plus profond secret, « Libido sciendi » est un véritable traité littéral du désir érotique, une écriture du corps au service de la danse.

Conception et réalisation : Pascal Rambert, avec Nina Santes et Kevin Jean.
Transmission de la pièce : Lorenzo de Angelis.
Production : Théâtre de Gennevilliers Centre Dramatique National de création contemporaine.
Coproduction : Festival Montpellier Danse.
Pièce créée au Festival Montpellier Danse 2008.

> Durée 35 minutes
> Photos et films interdits
Ce spectacle est déconseillé aux enfants et à certains publics en raison de moments dont la sensualité peut choquer certaines personnes.

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Pascal Rambert, Libido sciendi : le coït chorégraphié

Avec Libido sciendi (littéralement « désir de connaître »), Pascal Rambert reprend le ballet classique au point où le XIXe siècle l'avait laissé. Il en extrait l'instant crucial de l'échange amoureux pour faire pièce à part entière.

Tout commence, après déshabillage, par un long baiser du couple nu.

Il y a représentation, non accomplissement. Pascal Rambert s'inscrit parfaitement dans l'héritage classique. Il représente un coït archétypal, idéalisé. Elle et lui, Nina Santes et Kevin Jean, sont jeunes et beaux, leur élan est pur et simple, l'acte se déroule sans autres accidents que ceux que dicte la nature.

Pascal Rambert illustre les thèmes convenus de l'union amoureuse. La sacralité de l'acte. L'enchaînement. L'enchevêtrement. L'unisson. La symétrie. La réciprocité. L'érotisme des cheveux. La communication avec le cosmos que l’espace, surdimensionné pour une scène intime, peut symboliser. La douceur, la violence, la tension, le relâchement, la pudeur, l'abandon. Au fond, tout l'acte sexuel n'est qu'un jeu de balance entre retenir et lâcher, une illustration de l'attraction universelle.

Pascal Rambert ne renonce pas non plus à la métaphore chorégraphique, comme de jolis portés d'agneau. Il y a des courses de sauts naïfs, des gestes d'exclamation ou d'orants, des yeux levés vers un ciel indéfini et mystérieux. Pascal Rambert tente cependant de pousser plus loin le naturalisme, presque absent du ballet classique, en montrant les jeux de mains, de langue, de nez. L’une des scènes initiales mêle les deux genres : debout, elle tient le sexe de son partenaire dans sa main, tandis que les corps sont animés d’un pudique mouvement de balancier, tête renversée, purement chorégraphique. L'effet est empreint de douceur, de sensualité, de paix.

Dans Libido sciendi, tout est délicatesse et simplicité.

Certaines intentions de Pascal Rambert sont clairement affichées : les deux interprètes sortent du public et reviennent à lui, même s'ils finissent par s'en extraire pour saluer. Ils font partie de nous.

Ils n'ont rien à cacher.

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